Hallasan, 1 950 m
Corée du Sud 🇰🇷


Un nouveau défi

La Corée, c’est mon coup de cÅ“ur. Je suis arrivé mi-novembre en fuyant les températures frigorifiques de la Mongolie (-20°C en novembre à Oulan-Bator !). Arrivé à Séoul, les températures sont plus agréables. J’en profite pour m’entraîner à la course à pied le long de la rivière Han. A ma grande surprise, le répit est court : alors que Paris est situé 10° de latitude plus au nord que Séoul, il fait -15°C en décembre à Séoul… En cause, pas de Gulf Stream, un hiver sec et des vents polaires. Marre de me les cailler depuis plus d’un moins (il avait neigé en Russie mi-octobre !), je me décide d’investir dans une veste North Face bleu vive (je demande la plus chaude du magasin malgré mon petit budget) qui me donne un air de monsieur Michelin. L’avantage, c’est que je me fais remarquer : les coréens portent tous la même veste noire (la mode coréenne semble-t-il).

Le pays me plaît. Les rues sont propres et les transports fonctionnent parfaitement. A Séoul, il est possible de vivre à toute heure. Les convenience stores sont partout et permettent de faire des courses 24h/24. Les plats, souvent accompagnés de Kimchi, sont délicieux. Le soir, les quartiers étudiants sont bondés et l’ambiance est à la fête. On boit du Somaek, un mélange de Soju et de Maekju (bière). Les coréens sont ouverts d’esprit et plutôt extravertis. Je fais de belles rencontres.

Depuis mon arrivée, j’ai décidé de prendre le temps. Je m’installe à Brownie Guesthouse, une auberge jeunesse tenue par Nuna (« grande sÅ“ur »), dans le quartier de Hongdae. Pendant ce premier mois de liberté totale (je ne me suis jamais senti aussi libre, je n’ai aucune contrainte et suffisamment d’argent pour ne pas m’inquiéter), je me cherche. Et je prends le temps de me trouver. Je me ballade, je fais des rencontres, je sors avec les nouveaux résidents de la Guesthouse. Je suis ce qui me fait plaisir, ce qui me motive. Je m’écoute. Ces moments à moi sont indispensables pour faire le point.

Une des activités que je pratique fréquemment, c’est la randonnée. Plusieurs fois par semaine, je me rends à Ansan puis à Bukhansan, des montagnes proches de Séoul. Ces montagnes ne sont pas comme les Alpes. Les sommets sont constitués d’énormes blocs de pierre dégarnis. J’adore ces paysages, cette nature que je découvre, et j’aime admirer de mes perchoirs cette mégalopole de plus de 25 millions d’habitants. D’ailleurs, quel est le plus haut sommet de Corée ? Moi qui aime la montagne et les voyages, ne serait-il pas merveilleux de grimper les plus hauts points de chaque pays ?

C’est décidé. Je pars grimper Hallasan, un volcan de 1 950 m d’altitude. Une ballade en famille, quoi. Avec un vol toutes les 15 minutes, je prends la liaison aérienne la plus fréquente au monde : Séoul – Jeju. Arrivé à Jeju City, je me renseigne auprès de mon auberge pour monter dès le lendemain. On me précise qu’il faudra partir tôt ; je ne relève pas cette information.

Après une bonne nuit de sommeil et quelques courses, je prends un bus intercité aux alentours de 10h15. Celui-ci me dépose à 11h à l’arrêt Seongpanak, point de départ du trail du même nom. Alors que je rejoins le chemin, un agent du point d’accueil présent à l’entrée du trail m’interpelle : malheureusement, je ne vais pas pouvoir atteindre le sommet. A 3h de marche se trouve un checkpoint avec des gardes. En hiver, pour laisser le temps aux randonneurs de redescendre et éviter les accidents, le passage ferme à midi. Je m’élance en courant sur le chemin… pour arriver 1h30 plus tard au point de contrôle. Je tente de négocier mon passage : peine perdue, les gardes refusent de me laisser passer malgré mes arguments. Je décide de visiter les alentours et de revenir pour le sommet le lendemain.

Me voilà reparti, cette fois-ci à l’aube, en bus de Seogwipo, une ville à l’opposée de Jeju City. Sur le chemin, je fais la rencontre d’un groupe de jeunes Kazakhs avec qui j’échange grâce à des rudiments de russe. Je passe enfin le point de contrôle. Avec la neige, le chemin devient moins large. Je me retrouve en fil indienne derrière une 20aine de coréens en tenue « Himalayenne » alors que je suis vêtu d’un simple coupe-vent. La progression est longue, les pas se font plus lents, on a l’impression que l’oxygène se raréfie… Je double plusieurs groupes.

Nous arrivons finalement au sommet. Nous sommes dans le brouillard, il gèle et je regrette de ne pas avoir pris ma nouvelle doudoune… Je reste quelques minutes pour prendre des photos puis je m’empresse de redescendre pour gagner un peu de chaleur.

Je retourne dans la ville de Seogwipo où je resterai plusieurs jours. Jeju est une île magnifique qui mérite d’être visitée, mais ceci, c’est une autre histoire 😉


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