Pico do Fogo, 2 829 m
Cap-Vert 🇨🇻

Pico do fogo

Le guide champion

Si vous prévoyez de visiter Fogo, assurez-vous d’avoir un emploi du temps flexible.

J’arrive sur l’île de Santiago en avion, de Dakar. Je loge dans un quartier populaire et mal famé de Praia où j’assiste dès les premières heures à un vol de téléphone. Heureusement pour moi, les résidents m’avaient mis en garde et je suis très prudent.

J’ai réservé la traversée en ferry Santiago – Fogo un mois à l’avance auprès de la seule compagnie de ferry du Cap-Vert, CV Interilhas. J’apprends le jour de mon départ que le bateau partira 12h plus tôt que prévu. Il est en fait déjà parti. Je parviens heureusement à réserver une place pour la traversée suivante, 2 jours plus tard. Je profite de ce contretemps pour visiter Cidade Velha et la ville de Tarafal au nord de l’île.

Me voilà parti. La traversée est houleuse et je suis moi même surpris de tenir le coup alors qu’autour de moi, les autres passagers ne font pas les fiers. A l’extérieur, j’ai la chance d’observer des dauphins et des poissons volants.

Nous accostons finalement à São Felipe. J’ai réservé 4 nuits à Portela chez Ciza e Rose, au pied du volcan. Les hôtes ont organisé mon transfert et un taxi m’attend au port.

Rose est guide de montagne. Le gagne pain du village repose principalement sur cette activée. Je n’ai pas pour habitude de prendre un guide mais cette fois, je fais exception à condition de partir tôt et que le guide soit sportif. Le sommet est facile et je souhaite tester ma forme.

Le lendemain, un guide vient me chercher. Je lui propose de grimper en courant. Il ne bronche pas. Nous voilà donc partis au petit trot sur une première pente douce. Je suis devant. Ma respiration s’accentue progressivement alors que je ne l’entends pas souffler. Je comprends alors que Rose ne s’est pas moqué de moi et que je ne suis pas dans ma meilleure forme après mon séjour de 2 mois au Sénégal. Dès que la pente s’accentue, je comprends mon erreur, je mets de côté mon égo et je signifie au guide que nous allons continuer « tranquillement Â». Pas de problème, il s’adapte.

Nous arrivons finalement au sommet après 1h25 de marche pour un peu plus de 1000 m de dénivelés. J’apprends alors que mon guide détient le records de l’aller / retour en moins d’1h… Je crois quand même qu’il est content de cette sortie plus sportive qu’à l’ordinaire.

Nous sommes seuls. La vue du sommet est spectaculaire. La caldeira immense. Après avoir cherché le point le plus haut non friable sur la crête, nous entamons la descente au pas de course, tout droit dans la pente de scories. Quelle sensation ! Je me sens libre, voler.

Sur le retour, nous nous arrêtons au pied d’un cratère secondaire. Puis nous rentrons au village en passant par des plantations de vignes et de pommiers qui offrent un contraste saisissant dans cette immensité rocheuse.

Dans le village, j’admire la variété de style des maisons. Il n’y a pas de codes et chaque habitant les décorent à leur façon.

En 2014, une éruption de plusieurs mois a englouti la majorité du village. Les habitants ont reconstruit, parfois sur la coulée même. On observe distinctement la coulée de lave et à certains endroits des décombres.

Je profite des jours suivants pour visiter les alentours. Le coin ne manque pas de chemins de randonnée.

Je pars ravis de la découverte de ce coin d’un autre monde et je garde en mémoire le très bon accueil de ses habitants. Fogo, tá fixe !


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